Depuis le temps que je me dis que ça serait peut-être intéressant de vous raconter tout ça. On a beau dire que le métier change, il reste une bonne proportion d’errance, de vagabondage et de saltimbanquisme là-dedans, + environ 20% de chauffeureuse routier·e.
Donc ça c’est Pollyanna et moi sur le départ pour Beauvais. Là, on a saltimbanqué moyennement, vu qu’on avait une réunion bien assise avec toute l’équipe de l’ASCA, la salle de concerts et centre culturel de la ville, pour parler d’ »Adieu, Misère ! », notre spectacle de chants de travail, et qu’ils nous ont offert l’hôtel. On s’est quand même retrouvées à manger des sushis sur les lits parce qu’on s’y était pris trop tard pour aller au restau. Boule coco cadeau. Merci Beauvais.
Jouer dans les villages où il y a plein de bénévoles qui font des trucs géniaux, c’est ma passion. Le lendemain à Colombiers près de Chatellerault, on était dans le coeur de ce métier. L’asso « Mes Potes iront » organise deux fois par an un festival de village (les potes en ciel, évidemment !) et quand je les avais appelés pour les draguer, ça tombait pile sur la bonne date. Arrivée au soleil, jardin fleuri, grange aménagée, colombe de compagnie : Colombiers marque des points dès de début.
Mon romantisme pastoral en prend un coup quand j’apprends que la Colombe s’appelle concon et qu’elle sait à peine voler. C’est vrai qu’elle a passé une partie de la soirée les ailes en croix au bord du toit, dans une imitation réussie de tragédie grecque. Mais Colombiers marque à nouveau des points quand je me rends compte qu’Olivier a fabriqué le gradin de la grange spécialement pour le concert et qu’on va l’inaugurer. Les concerts dans les assos, ça vous met la larme à l’oeil hein.
On s’installe donc pour jouer sur une de nos plus belles scènes ever, pour cette inauguration de la nouvelle version de notre set croisé Oaio / Pollyanna, et du gradin.
Les planches en fond de scène, j’aime. Et j’aime aussi quand le public connaît les paroles des chansons.
Je voudrais pas crâner mais on a fait un triomphe et pour un début de tournée ben ça fait du bien. Surtout que le jour d’après, sur le plateau de Millevaches, c’était très très beau (le paysage, le lieu, la maison, la salle, les conversations)
Par contre, personne n’est venu.
Enfin si, Norman est arrivé avec sa fille avec une heure de retard. Puis il sont appelé la voisine parce qu’on avait décidé de faire une chanson par personne, donc fallait rameuter. J’ai fini par faire 1,4 morceau par spectateur·ice. Peut-être qu’on ne devrait pas raconter les dates un peu foireuses ? C’était seulement foireux financièrement finalement, parce que j’ai appris plein de choses sur l’archéologie, le japon, les militants du plateau et les éoliennes. Et on a découvert la ville d’Eymoutiers.
Lundi, mardi et mercredi c’était pause en Corrèze. Quel bonheur d’avoir une amie qui vit à la croisée de tous les chemins, qui a un sens de l’accueil inégalé, et toujours plein de monde à sa table pour raconter des trucs intéressants. Merci Raphaëlle.
Jeudi, remise en route vers Albi, mais j’écrirai ça plus tard.
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