Ecrire des chansons

Je suis allée en stage. Ça s’appelle « l’auteur et ses textes » et ça se passe à Astaffort, pas loin d’Agen. C’est un centre de formation qui a été fondé par un certain Francis Cabrel, pour que les gens qui écrivent des chansons se rencontrent. C’était merveilleux de passer les journées à écrire, à écouter ce qu’écrivent les autres, à être tellement différent·es dans nos recherches mais quand même faire ça ensemble.

Le dernier jour j’ai fait quelque chose de dangereux. J’ai voulu retravailler, avec Louise Quillet, une chanson que certain·es d’entre vous connaissent, et qui parle des choses qui font que la vie vaut la peine d’être vécue, tous les jours. Evidemment, on a retourné la chanson comme une chaussette et elle est complètement transformée. (Je ne sais pas encore si je vais arriver à faire le deuil de l’ancienne version.)

On cherchait un refrain, qui dirait quelque chose comme Alléluia, mais sans dire Alléluia. On était coincées, c’était le dernier jour, il commençait à faire chaud, je tournais en rond dans ma salle autour du clavier, je regardais par la fenêtre, je ne trouvais pas ce foutu refrain. Quand Louise est revenue me voir (elle faisait sa petite tournée des écrivain·es qui se prennent le chou chacun·e dans leur salle), j’avais pas mal de propositions, rien de super. On a fait suer tout ce qu’on avait de mots et on est tombés sur : « quand rien ne manque ». C’était notre façon à nous de dire Alléluia.

Quelques jours plus tard, je prends au hasard un livre en haut d’une étagère, chez mon amie Raphaëlle. Je tombe sur ça :

Erri de Luca, « Le tort du soldat« 

Ce qui suffit, quand rien ne manque… Parfois la chanson se révèle après son écriture.


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