J’écoute beaucoup trop la radio.
Elle a fait ma culture, ma dame de compagnie, mes découvertes musicales, elle a marqué mon passage au statut d’alter-je-sais-pas-quoi quand je n’ai plus pu écouter France Inter et que je suis passée à France Culture (cliché, je sais).
Aujourd’hui, nous, peuple des travailleurs à la maison, des horaires flous, des matinées tardives et des retours de concerts à des heures indues, sommes suspendu à la radio, pour savoir quelle heure il est en fonction de l’émission qui passe. Globalement, je déjeune à l’heure des Pieds sur Terre. Quand c’est la grève, je suis perdue.
Aujourd’hui, j’ai rencontré aux Archives Nationales du Monde du Travail le groupe d’élèves de l’Ecole de la Deuxième Chance de Roubaix avec qui nous allons travailler pendant une semaine sur les sons du travail. Honnêtement, je ne comprends pas bien pourquoi ces garçons et ces filles sont classés dans la catégorie « échec scolaire ». C’est ce qu’on s’est dit avec Pollyanna en sortant de cette séance : illes sont rapides, concentré·es, intéressées, réactif·ves, avec des rêves et des projets, et pas mal de fantaisie, droit·es dans leurs bottes.
On leur a fait écouter des documentaires radio qui parlent de travail. Un morceau de « Champs libres, trois générations d’agricultrices au fil des saisons », et un morceau de « Lulu ». Ça parle du travail sans jamais rien expliquer. C’est du son, des ambiances, quelques mots, des évocations ; illes ont tout de suite compris, ont ri, ont commenté, ont interpreté. Merci la radio, je pense qu’on va bien s’amuser.
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